BIO

Cyril Simon, alias 2Flui, est né en 1975, et a grandi en Région Parisienne (Val d’Oise), où il vit toujours.

Ses premiers graffitis — de simples tags —, il les exécute à l’âge de 17 ans, dans les trains de banlieue, au marqueur. Si la peur de se faire prendre tord un peu le ventre, elle fait aussi monter l’adrénaline, et le virus est déjà contracté. Bientôt, apposer son nom — un pseudo qui n’est pas encore celui sous lequel il officie désormais — devient presque une compulsion. Cyril tague, et de plus en plus. De l’intérieur des trains, il passe à l’extérieur des rames. Du marqueur, il passe à la bombe. Puis, très vite, il s’approprie terrains vagues et autres endroits à l’abandon, où il peut peindre plus sereinement. Au hasard des rencontres et au contact d’autres graffeurs, à l’époque où le street art et la culture hip-hop explosent, Cyril élargit ses horizons, étoffe son style, et explore la rue sans relâche.

Dans les années 2000, alors qu’il est devenu graphiste, il découvre la calligraphie. C’est une révélation pour lui qui, depuis ses débuts, est obsédé par la lettre. Au point qu’il renonce un temps aux graffitis, et troque ses bombes et marqueurs pour les plumes, les pinceaux et l’encre. Avec passion, Cyril se forme à cet art ancestral en autodidacte et puise son inspiration aussi bien dans le monde arabe, qu’extrême-oriental ou occidental. Son travail ne tarde pas à être remarqué. À la demande du Musée Contemporain de la Calligraphie à Moscou, il cède plusieurs de ses oeuvres, qui viennent enrichir les collections du musée et se retrouvent régulièrement exposées.

Depuis quelques années, Cyril — connu désormais sous le pseudonyme de 2flui — mène de front les pratiques de la calligraphie et du graffiti, dans une interpénétration fertile et inspirée de ces deux disciplines qui le fait notamment tester de nouveaux supports (photographie, corps, vêtements, mobilier…). 

S’il continue de peindre sur toile ou sur papier et à exposer avec succès, à l’heure où les arts urbains ont acquis leurs lettres de noblesse sans rien perdre de leur pouvoir de contestation, il est de nouveau actif dans la rue. Et animé par la volonté de faire passer un message aux pouvoirs publics, coupables selon lui d’abandonner la banlieue et les quartiers défavorisés. 

Ainsi, à côté de projets plus personnels, il multiplie les collaborations (participation aux Black Lines (fresques revendicatives) aux cotés de nombreux autres artistes et avec le collectif valdoisien Art Osons ! notamment). Il ne refuse pas non plus, quand l’idée lui paraît belle, les commandes officielles — il travaille actuellement avec la municipalité de sa commune autour de plusieurs projets de réhabilitation de l’espace urbain. Ni d’exposer dans des lieux plus institutionnalisés (comme le Street Art Park à Cergy avec la Manufacture 111, ou l’Aérosol à Paris). Il y voit un autre moyen de faire passer son message, d’apporter sa pierre à l’édifice et de laisser sa trace.